Système de pilotage le long des cuisses

Low Steering Device (LSD)

La motivation

  • Voler avec un parapente à fond d’accélérateur à plus de 50 km/h avec les bras en l’air, ce n’est pas aérodynamique et c’est fatigant.
  • Voler plusieurs heures avec les bras constamment levés, ce n’est pas agréable. De plus, le sang a de la peine à monter réchauffer les doigts.
  • L’aérodynamisme des sellettes a été grandement amélioré. Continuer à voler avec les bras levés, c’est une aberration !

Je pensais depuis des années à un système de commande différent avec les mains le long des cuisses et je suis passé à la réalisation. Je me suis offert un nouvel équipement personnel que j’ai pu améliorer à ma guise et tester la nouvelle manière de piloter.

Depuis longtemps, je suis obligé d’utiliser des gants chauffants pour ne pas avoir froid aux mains, c’est dû à la position « bras hauts ». Plus récemment, un mal aux épaules a fini de me convaincre d’avancer avec cette idée. Ce problème d’articulation est lui aussi causé par la position « bras hauts » que j’ai dû subir depuis mes premiers vols, il y a plus de 40 ans.

Utilité du dispositif

  • Principalement pour la compétition où on cherche à réduire la trainée du pilote.
  • Pour tous les pilotes qui veulent pouvoir baisser les bras pour les reposer tout en gardant le contrôle de leur parapente.
  • Pour les pilotes ayant facilement froid aux mains.
  • Pour les pilotes ayant des problèmes d’épaules.

Histoire du parapente et de son pilotage

Le parapente « moderne » a été inventé en 1985 par Laurent de Kalbermatten. Jusque là on utilisait des parachutes d’avion pour décoller depuis des montagnes très pentues. Kalbermatten a remplacé le tissu de parachute qui est un peu élastique pour résister aux chocs d’ouverture par du tissu de spi (spinnaker) qui a une grande stabilité dimensionnelle. Cela a permis l’essor du parapente avec des profils et structures précises. Il y a une chose qui est restée intacte, c’est les freins ! Les commandes tirent le bord de fuite vers le bas pour diriger et ralentir le parapente au moyen de poignées qui sont au niveau de la tête du pilote en position non freiné.

Une autre façon de piloter s’est développée. Au début, ce n’était qu’une manière de piloter en cas de rupture des freins classiques, puis c’est devenu très courant. C’est de piloter « aux arrières », en tirant les élévateurs (sangles qui relient les suspentes à la sellette) au moyen d’une poignée ou barrette située au niveau des épaules. Le plus souvent cela agit aussi sur d’autres élévateurs avec un mouflage.

Ce « pilotage aux arrières » change l’incidence du profil sans créer de trainée (contrairement aux freins classiques). Il est surtout utilisé en vol rectiligne (accéléré ou pas), mais il s’utilise aussi en virage pour l’aile extérieure qui vole plus vite que l’autre. En effet, c’est plus efficace de corriger le rayon de virage en agissant sur l’incidence uniquement sans générer de la trainée comme le fait un frein classique.

Le bon sens pour tirer !

Dès le début, pour pouvoir avoir les commandes le long des cuisses, j’ai opté pour un renvoi avec des poulies au niveau des pieds pour piloter en tirant vers soi. Cela s’est révélé logique et instinctif: tirer vers soi, c’est ce que l’on fait avec les commandes classiques.

Les commandes de frein classiques restent utilisables à 100 %.

Dans les phases délicates de décollage et d’atterrissage, on continue d’utiliser comme d’habitude les commandes de frein classiques qui restent utilisables à 100 %.

Il faut avoir les pieds sur le plateau de pieds ou le cale-pieds pour pouvoir utiliser le dispositif. Il n’est ainsi pas possible de l’employer dans les phases de décollage et d’atterrissage.

En tout temps, on peut reprendre les commandes classiques en une fraction de seconde, surtout avec le système d’élastique qui maintient la poignée de frein plaquée contre l’élévateur quand on la lâche (ce dispositif n’est pas indispensable, mais bien pratique).

Homologation conservée

Le comportement et l’homologation du modèle de parapente ne sont pas affectés par le dispositif de pilotage aux cuisses.


État du développement

J’ai présenté ce système à la Coupe Icare 2025 à Saint-Hilaire du Touvet à des fabricants et des journalistes. Il intéresse beaucoup de monde. Il semble que je ne suis pas le seul à avoir mal aux épaules… Et comme les bras levés comptent pour 40 % de la trainée du pilote, il y a un gros avantage à adopter le système pour le vol de performance !

Je travaille sur une version facile à installer sur n’importe quelle sellette cocon et sur n’importe quel modèle de parapente.

Une petite présérie de test sera disponible très prochainement.

Eric Laforge
26 octobre 2025

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