FREINS & TANGAGE | Pas de freins du tout ou plus que 10 % !

Volez plus sûrement ! Ne tendez pas les commandes pour “sentir” la voile.

Avec un parapente moderne, il est inutile et dangereux de voler en tendant légèrement (moins de 10%) les freins “pour sentir la voile ” !

Bruce Goldsmith

Tirer un peu les freins (moins de 10 %) “casse” le joli profil de votre parapente et enlève son effet REFLEX !

J’ai eu l’occasion de discuter avec Bruce que je connais depuis longtemps. J’avais évoqué avec lui les “freins légèrement tendus pour sentir la voile” comme cause probable d’accidents dus à des fermetures proches du sol alors qu’il n’y avait pas obstacles pouvant créer des rouleaux…
Le discours de Bruce est très clair et argumenté sur le sujet !

J’ai traduit ci-dessous les explications que donne Bruce dans la vidéo.

Eric Laforge

Mes remarques viennent de cours SIV (Simulations d’Incidents de Vol) où on doit avoir soit les mains tout en haut (pas de freins du tout), soit les freins tirés très bas.

Les freins tout en bas, c’est pour stopper une abattée ou pour faire un décrochage.

Les freins tout en haut, c’est pour que le parapente puisse reprendre son vol.

Le problème c’est que si on ne remonte pas complètement les mains, si l’on tire encore légèrement les freins, cela fait l’opposé de l’effet reflex. Ce qui fait que le parapente « shoote » plus. C’est ce que l’on voit dans les vidéos où le parapente plonge et le pilote tombe (ou presque ) dans la voile, c’est le plus souvent parce que le pilote garde les freins légèrement tirés.

Ce petit volet de freinage, de moins de 10 %, rend le profil plus instable en tangage et le fait plonger plus !

Cela s’applique aussi au vol thermique et au vol de distance.

Vous devez vous efforcer de voler bras hauts le plus possible. Vous pouvez utiliser les freins pour contrôler le tangage bien sûr, mais pour un instant seulement avant de revenir rapidement à la position bras hauts (pas de freins du tout).

Garder un peu de freins rend le parapente instable en tangage, ce qui est mauvais pour de nombreux motifs.

Ce n’était pas vrai avant ! La principale raison est la grande quantité de suspentes des vieux parapentes. Les caractéristiques du profil n’étaient alors pas déterminantes, vu l’énorme trainée des nombreuses grosses suspentes qui amortissait la voile.

Avec les « vieux » parapentes, on pouvait voler avec les freins un peu tirés pour mieux « flotter » dans la masse d’air. Maintenant, avec la trainée des suspentes très réduite et les profils bien plus efficaces, il faut absolument laisser voler le parapente, plutôt que de vouloir « flotter » avec les freins aux épaules !

Bruce Goldsmith

J’insiste et reformule.

Tendre légèrement les freins rend le parapente instable en tangage ce qui provoque plus de fermetures, alors que l’idée de départ était de les diminuer. C’est ballot…

Donc c’est soit BRAS HAUT, soit plus de 10 % de freins !

Un peu de frein ” pour sentir la voile ” provoque de l’instabilité en tangage qui est particulièrement dangereuse à proximité du relief (falaises, arbres…) et du sol (atterrissage) parce que cela provoque des fermetures.

Un exemple avec Yves Rossy JETMAN

Nous montons ensemble en navette au décollage. Yves ne vole pas très souvent en parapente. Il me dit que comme le vent est faible, il va falloir courir pour décoller.

Je lui donne le conseil de ne pas partir trop rapidement pour laisser le temps à la voile de pivoter pour venir se placer au-dessus de sa tête. Cela fait partie de mon cours “Décollage”. Et ça fonctionne, Yves gonfle facilement la voile en marchant et s’envole rapidement !

Les conditions sont faibles. Je me bats comme un diable pour rester en l’air. J’y arrive pendant environ une heure sans pouvoir rejoindre l’atterrissage officiel.

La navette vient gentiment me chercher avec Yves qui n’est resté en l’air qu’une vingtaine de minutes. Il me dit avoir subi une fermeture…

Je m’étonne que son aile EN-A ait pu fermer lors d’un court vol, avec de faibles conditions.

J’ai alors l’idée de lui demander quelle est la position habituelle de ses mains. Yves me répond : « un peu de frein pour sentir la voile ! »

L’instabilité en tangage créée par la légère déformation du profil a provoqué la fermeture du parapente d’Yves, alors qu’en une heure à batailler, je n’ai même pas eu une amorce de fermeture avec une aile EN-C 2 lignes !

En savoir plus sur Yves Rossy JETMAN >

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Je propose une technique d’atterrissage pour plus de sécurité et de précision.
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Stabilité en tangage | autres éléments à prendre en compte

  • L’importance d’avoir un réglage des freins correct, surtout pas trop court !
    Un réglage trop court rend le parapente instable en tangage de la même manière que l’obsolète “tendre légèrement les freins pour sentir la voile” !
    J’ai écrit un article sur le réglage des freins >> ICI

  • Le pilotage très efficace aux élévateurs arrières.
    Les parapentes performants sont équipés de dispositifs agissant directement sur les élévateurs C et aussi sur les B (en général à 50%).
    Pour un parapente 2 lignes, le dispositif est installé sur les élévateurs arrières (les B dans ce cas).
    Les poignées spéciales ou barrettes permettent un pilotage par l’incidence qui ne modifie pas le profil.

    Avec ces dispositifs de pilotage aux élévateurs arrières, vous pouvez agir comme bon vous semble, sans rendre la voile instable en tangage !

Le pilotage actif en résumé


Grande asymétrie des actions
On tire rapidement les freins pour éviter une fermeture potentiellement imminente.

On relâche toujours les freins lentement !

Et surtout, on revient à la position standard qui est bras hauts, sans tirer les freins du tout !

Eric Laforge

L’article complet en cliquant sur le bouton ci-dessous !


Comment ai-je rencontré Bruce Goldsmith (et aussi Gin Seok Song et John Pendry) ?


L’anecdote sur l’utilité de ” BRAS HAUT “.

Eric Laforge
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